FERME D’HOULBEC-COCHEREL : UN MODELE AGRICOLE
A ABANDONNER

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©Illustration/Publihebdos

Un modèle agricole incompatible avec un monde vivable


A l’occasion du salon de l’agriculture, FNE Normandie aimerait revenir sur le projet d’extension de la SCEA Perault, dite « Ferme du Houlbec-Cocherel » (Eure), lequel illustre tristement un modèle agricole obsolète. En effet, cette exploitation et élevage de vaches laitières et jeunes bovins avec un cheptel de 1200 animaux sur deux sites a pour objectif de s’étendre encore pour commercialiser des produits dont la majorité sont destinés à l’exportation. Alors que le sixième rapport d’évaluation du GIEC vient d’être publié, la fédération normande constate avec regret que certains projets d’installation et d’extension d’exploitations agricoles ne tiennent pas compte des prévisions climatiques appelant notamment à relocaliser et repenser le modèle agricole.


FNE Normandie considère que l’agriculture intensive n’est pas un outil adapté aux enjeux environnementaux et sociétaux.
La ferme de Houlbec Cocherel est le type d’élevage aux nuisances multiples : disparition des prairies permanentes aux profits du maîs ensilage concourant à la disparition du bocage, utilisation de tourteau de soja conduisant à la déforestation de la forêt Amazonienne de surcroit OGM utilisant de nombreux pesticides, pollution des sols (non-conformité fréquente), pollution de l’eau, de l’air, impact sur la biodiversité, le paysage. 


La concentration conduit à des nuisances liées aux transports (dangerosité et CO2), risques augmentés d’odeurs nauséabondes, d’incendies (dans le cas de cette ferme c’est arrivé en 2015).
Pour terminer ce sombre tableau dans le cas du Houlbec Cocherel il faut ajouter que le lait part en Belgique, la viande de jeunes bovins aux Pays Bas, les vaches de réforme hors région enfin les salariés viennent du Pays Bas.


Nous ne sommes pas dans un modèle qui concoure à la richesse locale ni régionale !
Tous ces arguments poussent FNE Normandie à renouveler son opposition inconditionnelle à ce type d’agriculture, incompatible avec la mise en place d’une transition agroécologique réussie pourvoyeuse d’emplois.



Un contexte global en contradiction avec le modèle agricole intensif


Le projet de la Ferme du Houlbec-Cocherel s’inscrit dans un contexte qui devrait inciter les décideurs publics et privés à orienter leurs choix en faveur de la préservation de l’environnement, de l’emploi, de la relocalisation de l’économie à l’heure ou la pandémie et la guerre en Ukraine nous rappelle cruellement que ces questions sont vitales. Dans le même temps, nous constatons que les décisionnaires publics disposent de tous les leviers juridiques pour rendre un projet comme celui du Houlbec Cocherel acceptable au regard du droit français. Nous regrettons cette contradiction manifeste entre une législation qui peine à prendre cause pour ces enjeux, alors que les scientifiques et la société civile appellent de façon toujours plus pressante à un changement de modèle agricole.